Le musée Pincé, les collections asiatiques d’Angers

Situé dans un écrin d’architecture Renaissance, au cœur de la ville d’Angers, le musée Pincé accueille les œuvres antiques et extra-occidentales des Musées d’Angers… Dont une très belle collection chinoise et japonaise !

Une collection constituée au fil des décennies

Le musée Pincé tient son nom de son premier propriétaire : Jean de Pincé (1480 – 1538), notable angevin qui commandite la construction de cet hôtel particulier entre 1528 et 1535.

Le logis Pincé, avant sa restauration. Photo : Mbzt

La collection du musée Pincé trouve ses origines dans un premier legs, celui du peintre et amateur d’art Lancelot-Théodore Turpin de Crissé (1782 – 1859). Grand voyageur, celui-ci acquiert notamment de nombreuses antiquités grecques, étrusques et romaines, dont il fait don à Angers en 1859.

De nombreux dons et legs enrichissent progressivement la collection, dont en 1915 celui du comte Etienne de Saint-Genys, ancien attaché de l’Ambassade de France à Tokyo. Les quelques 280 estampes, accompagnées d’objets d’arts japonais, qu’il lègue au musée constituent alors le cœur de la collection asiatique.

L’intervention d’un conservateur

Dans les années 1930, la collection asiatique est peu à peu enrichie par les différents conservateurs successifs, tout en restant malgré tout à un stade relativement modeste.

Une oeuvre issue de la collection Saint-Genys : Station 24, Kanaya, la rive opposée de la rivière Oi, par Andô Hiroshige. XIXe siècle. Estampe en couleurs, 22,5 cm H, 35,1 cm L. Musée Pincé. Photo : Musées d’Angers

En 1941, Henri de Morant (1905 – 1990) devient le conservateur du musée Pincé. Il restera à ce poste jusqu’en 1948, et c’est durant ces sept années qu’il s’emploie à développer considérablement les collections asiatiques du musée.

Autour du noyau des œuvres Saint-Genys et de ses différents développements, le conservateur s’attache à réunir une grande collection chinoise et japonaise. Son objectif ? Proposer un véritable panorama des arts asiatiques, et en particulier chinois.

« Vingt années d’efforts m’ont permis de constituer un panorama de la céramique et d’y joindre notamment quelques beaux petits bronzes, des tissus, des estampages de pierres sculptées. »

(Henri de Morant, Musée Pincé. Art Chinois, Art Japonais, 1966)

Pour ce faire, De Morant recueille notamment les conseils du musée Guimet et du musée des Arts Décoratifs. Il s’adresse à certains des plus fameux marchands d’arts asiatiques de l’époque, tels que C. T. Loo !

Céramiques, mingqi et flacons à tabac

Jarre. Culture de Majiayao, phase de Banshan (2600-2300 av. J.-C.). Terre cuite peinte, 31,4 cm H., 40 cm L. Musée Pincé. Photo : Musées d’Angers

Les acquisitions opérées alors par le conservateur sont particulièrement consacrées à la céramique chinoise. On peut ainsi admirer dans les salles du musée une très belle jarre néolithique de la culture Majiayao

Entre cette jarre et les flacons à tabac d’époque Qing, les collections font le grand écart ! Le musée dresse ainsi un panorama représentatif de la céramique chinoise au fil des siècles — sans oublier l’une de ses expressions majeures, les mingqi.

Un Japon à travers le prisme d’un quotidien raffiné

Un tsuba à décor de mante religieuse. Période Edo (1616-1867). Fer, or, 7,3 cm H, 7 cm L. Musée Pincé. Photo : Musées d’Angers

Côté Japon, la salle asiatique du musée Pincé réunit de très beaux objets autour de trois grands thèmes. Le sujet du théâtre, notamment du no, est ainsi l’occasion d’exposer plusieurs masques, qui forment un intéressant panorama des personnages du théâtre japonais.

Les samouraïs sont également à l’honneur : masques et cimiers de casque peuvent ainsi être découverts… Sans oublier un ensemble de tsuba : la virtuosité de ces gardes de sabres en a fait de véritables objets de collection !

Enfin, une vitrine de céramiques permet d’en apprendre plus sur la cérémonie du thé, ou encore d’admirer la technique du kintsugi.

Au rez-de-chaussée, un cabinet d’estampes présente plusieurs œuvres en écho avec l’exposition en cours, ainsi que la technique employée.

Fermé depuis 2005 pour restauration, le musée Pincé vient de réouvrir ! Vous aurez aussi l’occasion d’y parcourir des salles d’antiquités grecques, étrusques, romaines et égyptiennes. Il est l’occasion parfaite de découvrir un peu d’Asie à Angers !

Attention, en raison des mesures sanitaires, le musée est actuellement fermé.

En savoir plus :

  • Le catalogue de la collection asiatique par Henri de Morant : De Morant, Henri. Musée Pincé. Art Chinois, Art Japonais. Ville d’Angers, Ville d’Angers, 1966. Musées d’Angers.
  • Une idée pour prolonger la balade asiatique et angevine, le parc oriental de Maulévrier.
  • Une présentation du musée sur le site des Musées d’Angers.

Image de couverture : Okamoto Naoshige, Tsuba décoré de deux poissons. Fer, 7 cm H., 7,1 cm L. Musée Pincé. Photo : Musées d’Angers.

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