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Les cultures extrême-orientales sont d’une richesse parfois difficile à aborder pour nous, tant les modes de vie et de pensée diffèrent des nôtres… Et cela passe aussi par le vocabulaire ! Pour y voir un peu plus clair, vous trouverez ici rassemblés les termes essentiels à la compréhension de nos articles. Cette page sera sans cesse enrichie au fur et à mesure des publications !
A
Acte méritoire : Acte qui influence la destinée d’une âme. Il peut s’agir d’une cérémonie, d’une offrande, de la commande d’une peinture religieuse, de la construction et décoration d’une ou plusieurs grottes, … L’acte peut être réalisé par une personne pour sa propre âme, ou par ses proches parents.
Amidisme : Nom générique des différentes écoles se dédiant au culte du Bouddha Amitabha. On parlera aussi parfois des Ecoles de la Terre Pure. Le culte d’Amitabha, à force de foi et de récitation de son nom, permet de renaître en sa terre pure (sorte de paradis luxuriant ou il n’existe rien de mauvais) située à l‘ouest. Cette dernière renaissance donne tous les atouts au pieux fidèle pour atteindre l’Eveil et le Nirvana.
Arhat : ce terme sanskrit désigne dans le bouddhisme Hinayana un être ayant atteint un état quasiment semblable à celui de buddha, lui permettant d’atteindre le Nirvana. Contrairement au bodhisattva, l’arhat n’a pas vocation à aider les autres êtres par son enseignement ; en cela il est souvent perçu comme un être égoïste, ce qui peut se ressentir dans ses représentations.
Art informel : Terme employé par le critique Michel Tapié en 1951. Mouvement pictural né après la Seconde Guerre mondiale regroupant plusieurs tendances et auquel peuvent être associés certains artistes de la Nouvelle Ecole de Paris. Dans cette démarche, l’artiste laisse libre court à l’imprévu des matières et à l’aléatoire du geste.
B
Baimiao : Terme chinois désignant une peinture dont les formes se résument au trait de contours.
Bakufu : (Syn. Shogunat) est un terme japonais désignant le gouvernement militaire mis en place à partir de l’époque Kamakura (1185-1333) par le clan Minamoto. Il y a trois bakufu qui se succèdent au Japon : celui des Minamoto, des Ashigaka à l’époque Muromachi (1333-1573) et celui des Tokugawa qui recouvre l’époque Edo (1603-1867). En parallèle de ces bakufu, la dynastie impériale est toujours présente.
Biscuit : Corps d’une porcelaine n’ayant pas reçu de couverte (mate par conséquent), cuit à une température allant de 1250 à 1300°C.
Bodhisattva : Ce terme sanskrit signifie littéralement « être promis à l’Eveil ». Un bodhisattva est un être éveillé, comme les Buddha, mais qui renonce au Nirvana afin d’aider les autres êtres à l’atteindre. Ils sont généralement reconnaissables à leur parure et leurs riches vêtements, ainsi qu’à leurs attributs.
Bokujinkai (墨人会, « les hommes de l’encre ») : groupe de calligraphes japonais fondé par Shiryū Morita, Yūichi Inoue, Sōgen Eguchi, Yoshimichi Sekiya et Bokushi Nakamura. Ils ne font pas seulement de la calligraphie mais aussi de la recherche et organisent des expositions. Toujours actif aujourd’hui, les »hommes de l’encre » sont surtout connus pour leurs activités dans les années 1950 où ils ont participé à la modernisation de la calligraphie et aux avant-gardes artistiques.
C
Chanoyu (茶の湯) : Littéralement « eau chaude pour le thé ». Cérémonie du thé au Japon, également appelée sadō ou chadō (茶道). Elle tire ses origine dans le bouddhisme zen.
Chinoiserie : objet ou décor réalisé en Chine à destination des Occidentaux, et s’adaptant donc à leur goût, ou bien réalisé en Occident en imitant les objets chinois. Les chinoiseries ont longtemps été la seule vision des Occidentaux sur l’Extrême-Orient, une vision bien peu véridique donc !
Classement au titre des sites : Le classement au titre des sites est une législation ayant pour but d’assurer la préservation des monuments naturels et des sites dont le caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque relève de l’intérêt général.
Classiques chinois : Leur nombre varie selon les époques et le contexte. Pour les confucéens, la base est constituée de cinq ou six classiques évoqués par Confucius. Il s’agit des Annales des Printemps et Automnes, des Livre des Rites, Livre des Odes, Livre des Documents, Livre des Mutations, et parfois on ajoute le Livre de la Musique encore disparu aujourd’hui. La dynastie Han ajoute le Classique de la Piété filiale. Zhu Xi (1130-1200), le penseur des Song du sud, en ajoute quatre d’une grande importance : Les Entretiens de Confucius, le Mencius, la Grande Etude et l’Invariable Milieu.
Concours mandarinaux : Les concours mandarinaux étaient des concours d’accès à la bureaucratie impérial. Ces examens, en vigueur durant toute la période impériale chinoise, permettaient d’intégrer le rang très prisé des fonctionnaires, appelés aussi mandarins.
Confucianisme : Le confucianisme est la pensée dérivant de l’enseignement de Confucius (551-479 av. J.-C.), Kongzi 孔子 en chinois. Parfois considéré comme une religion du fait d’un culte rendu à Confucius, le confucianisme est avant tout une idéologie qui a pour précepte principal l’importance du cercle familiale et de la piété filiale ou respect des ainés. Le fils doit rendre hommage et pourvoir aux besoins de son père, tout comme le vassal envers son roi. Etre bon envers les hommes et tous les hommes est aussi important, c’est ce qui rend un homme noble. Enfin, étudier les classiques et ce qui a constitué la brillante culture de la dynastie des Zhou, si regrettée par Confucius, permet de tendre vers le droit chemin. La société chinoise est aujourd’hui encore pétrie de ces idéaux confucéens.
Couverte : Revêtement vitreux appliqué sur les grès et les porcelaines pour les rendre brillants, solides et étanches. Elle est généralement constituée des mêmes éléments que le corps de la pièce, mais avec une plus grande proportion de fondant (calcium et potasse) pour assurer la transparence et abaisser le point de fusion. Elle peut être transparente ou opaque, brillante ou mate, et recevoir différents coloris.
Cuisson en réduction : Pour la céramique, la cuisson en réduction signifie que l’atmosphère à l’intérieur du four est privée d’oxygène. Cette modification de l’atmosphère gazeuse du four détermine l’aspect que prend la pièce en cuisant.
Cuisson en oxydation : Pour la céramique, la cuisson en oxydation signifie que l’atmosphère à l’intérieur du four est alimentée en oxygène. Cette modification de l’atmosphère gazeuse du four détermine l’aspect que prend la pièce en cuisant.
Culte des ancêtres : Cérémonie complexe remontant aux temps anciens de la Chine. Il s’agit d’un repas rituel organisé par une famille, auquel tous les ancêtres de la famille participent. Les ancêtres peuvent ainsi influencer sur le futur de la famille, sur sa prospérité et les naissances. Il vaut mieux ne pas se tromper sur le protocole.
D
Dansaekhwa : Le Dansaekhwa est un mouvement pictural ayant émergé dans les années 1970 en Corée à l’initiative d’un groupe d’artistes travaillant le monochrome. L’une des figures emblématiques de ce mouvement est l’artiste Lee Ufan.
Daimyô : Titre de noblesse japonais porté par les gouverneurs militaires aux ordres du shogun, de l’époque Muromachi à l’époque Edo.
Dôjô : Salle destinée à la pratique des arts martiaux au Japon.
E
Email : Technique de décor de céramique ou de métal. L’émail est une substance siliceuse (du verre en somme !) colorée à l’aide d’oxydes métalliques. Elle peut être appliquée en poudre ou en pâte. En cuisant, l’émail durcit et la couleur se révèle ou s’intensifie.
F
Fleurs et oiseaux : Le genre de la peinture de fleurs et oiseaux est l’un des genres picturaux principaux en Chine. Il est cité dès l’époque des Song au XIIe siècle dans les annales impériales et consiste en la représentation de fleurs et oiseaux aux symboliques variées.
Fondant : Dans l’art de la céramique, matière mélangée à la pâte afin d’abaisser son point de fusion. Nous pouvons citer trois sorte de fondant : le type alcilin (soude, potasse), le type feldspathique (feldspath) et le type plombifère (plomb).
G
Geisha : « Personne pratiquant les arts » en japonais. Le terme désigne des courtisanes de très haut niveau payées pour leur compagnie. Contrairement aux oiran, elles n’ont pas vocation à offrir des faveurs sexuelles.
Gelug ou Gelugpa (ordre) : Ordre monastique du bouddhisme tibétain fondé par Tsongkhapa (1357–1419). C’est une école que l’on dit être réformatrice, en ce qu’elle remet la discipline au centre de la vie monastique. Le chef de l’ordre est appelé le Ganden Tripa, ce n’est pas le Dalaï lama. Les dalai lama sont malgré tout une lignée de réincarnation très importante dans cet ordre. Ces derniers prennent le pouvoir au Tibet en 1642 avec le soutien des Mongols.
Glaçure : Revêtement à base de silice et d’un fondant (une matière qui abaisse la température de cuisson). Elle est utilisée pour recouvrir les terres cuites afin de les rendre étanches. Ce type de revêtement ne supporte que les basses températures de cuisson (800-900°C). Des pigments minéraux (oxydes métalliques) peuvent venir colorer la glaçure.
Gongbi : Style de peinture chinoise minutieux reposant sur l’observation fidèle de la nature.
Grès : Céramique constituée d’une argile plastique mélangée à de la silice et à un fondant. Cuit à une très haute température (1200°C), le grès se caractérise par un corps dur, non poreux, dont la couleur naturelle varie entre le gris et le blanc.
H
Han : Nom de l’ethnie majoritaire en Chine, donné par la dynastie du même nom : la dynastie Han.
Hinayana : « Petit Véhicule ». Ce terme sanskrit désigne les écoles anciennes du bouddhisme, perçues par le bouddhisme Mahayana comme peu propices à l’accès à l’Eveil par le plus grand nombre de fidèles.
Huit Trésors : Babao 八宝 sont des symboles populaires que l’on retrouve fréquemment sur les céramiques, textiles ou encore écrans. La désignation peut rassembler différentes combinaisons de symboles et dont la plus populaire contient les suivants : une perle, une paire de losanges, le carillon de pierre, une paire de corne de rhinocéros, une paire de pièces, un lingot, du corail et un sceptre dit ruyi.
I
Inrô : Objet également appelé sagemono comme tout objet pendu à la ceinture du kimono (obi). Associé au netsuke, c’est une boite portée par les hommes où l’on pouvait ranger selon les époques des pièces monnaies, des médicaments, des plantes comme du tabac, plus tard des cigarettes ou papiers et cartes de crédits.
Ikebana : Art traditionnel japonais reposant sur la composition florale.
J
Japonisme : Mouvement artistique caractérisé par un engouement de l’Occident pour le Japon dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Notre article sur l’exposition « Japonismes / Impressionnismes » à Giverny.
Jingdezhen : est à l’origine une ville, parmi un des plus important centre de commerce de la Chine. Située dans la province du Jiangxi au Nord-Est, elle est connue pour sa production de céramiques, dont on en retrouve des traces dès les Jin de l’Est (317-420), jusque sous la dernière dynastie des Qing (1644-1911).
K
Karma : Concept issu du brahmanisme. Dans le bouddhisme, ce mot désigne l’acte. Cet acte est soit vertueux, soit mauvais, soit neutre, du point de vue de l’intention première. La conséquence du karma est le fruit, c’est lui qui influence la vie d’une personne ou ses vies suivantes. En Asie une croyance veut que le défunt séjourne aux enfers un temps donné et qu’à son terme, après de multiples passages au tribunal, l’accumulation de karma détermine la forme de sa prochaine vie : humain, dieu, fantôme ou pire !
Karma Kagyu (ordre) : Sous branche principale de l’ordre monastique tibétain Kagyu. On attribue traditionnellement la fondation de cet ordre à Milarepa (1052-1135). Le Karmapa est le chef de cet ordre et Deshin Shegpa, précepteur impérial de Ming Yongle (r. 1403-1425) fut le cinquième Karmapa.
Khan : Titre qui signifie « dirigeant » en mongol et en turc. Un khan dirige un khanat, un royaume.
Kusôzu: Terme japonais désignant des groupes de neuf images dépeignant la décomposition progressive du corps humain.
L
Lakshana : Ce terme désigne les marques du grand homme, à savoir du Bouddha ou du souverain universel. Il y a en tout 32 marques majeures et 80 marques mineures. Si on se réfère à ces deux listes, le Bouddha est alors un homme aux longs doigts, à larges talons, à la peau dorée, le visage orné d’une touffe de poils, le crâne arborant une protubérance osseuse. Il a une mâchoire large avant une langue particulièrement longue et mince, des ongles couleur cuivre, les yeux couleurs saphir et des cils comme ceux d’une génisse, … Et par-dessus tout…il a la démarche d’une oie ! Mais comme on ne peut pas tout représenter, on garde en général la protubérance crânienne et la touffe de poils.
Laque (la) : Issue de la sève d’un arbuste (le laquier, ou rhus vernicifera), la laque est une résine thermodurcissble qui, appliquée en couches successives sur un objet, lui confère une grande solidité et un aspect brillant. Elle peut être teintée.
Laque (le) : Objet en laque.
M
Mahayana : « Grand Véhicule ». Ce terme sanskrit désigne un courant du bouddhisme né vers le Ier siècle et visant à permettre l’Eveil de beaucoup plus d’êtres.
Maiko : Apprentie geisha
Maki-e : Au Japon, technique de décor consistant à saupoudrer des poudres d’argent ou d’or dans une couche de laque encore poisseuse.
Mandala : Représentation peinte, sculptée, en 2D ou en 3D propre au bouddhisme ésotérique, le Vajrayana. Le mandala est un diagramme rituel, le plus souvent circulaire, centré et orienté dans l’espace. Il représente le plan d’existence d’une divinité, figuré sous la forme d’un palais avec de nombreuses portes d’accès. Le mandala sert de support de méditation au pratiquant, lui permettant d’accéder à la divinité.
Mingqi : objet en terre cuite, jouant le rôle de substitut funéraire. Le mingqi est placé dans la tombe pour être utilisé comme du temps où le défunt vivait. Par exemple, un mingqi représentant un serviteur servira son possesseur dans l’au-delà. Ainsi il n’est plus nécessaire de sacrifier un serviteur et de le placer dans la tombe.
N
Nembutsu : Pratique religieuse désignant l’invocation d’un Bouddha. Dans les faits le nembutsu désigne presque exclusivement l’invocation du Bouddha Amida au Japon.
Néoconfucianisme : il s’agit d’une forme renouvelée du Confucianisme au XIIe siècle sous la dynastie des Song (960-1279) par le théoricien chinois Zhou Xi. Le corpus de textes classiques confucéens est dorénavant enrichi de commentaires rédigés par Zhou Xi sur lesdits textes et d’un écrit du philosophe Meng Zi, Mencius (IVe siècle). Ce nouvel ensemble est connu comme les Quatre livres et les Cinq Classiques (chinois : Si shu wu jing). Cette idéologie se développe en-dehors de la Chine, puisqu’elle sera utilisée comme doctrine d’Etat par la dynastie Joseon (1392-1910) en Corée et le bakufu Tokugawa (1600-1868) au Japon.
Netsuke : Terme japonais. Petit objet sculpté en bois, corne ou ivoire servant à retenir la cordelette reliant le sagemono à l’obi.
Nihon shoki : Signifie « Annales du Japon », rédigé en chinois et terminé en 720. C’est l’une des rares sources officielles écrites sur l’histoire des origines du Japon après le Kojiki.
Nirvana : Etat de cessation des désirs, de la douleur, où les êtres sont libérés du cycle des morts et des renaissances.
Niwaki : Terme japonais qui désigne la taille typiquement japonaise des arbres dans les jardins de l’époque Edo. Il signifie « taille en nuage ».
Nouvelle Ecole de Paris : Le terme de Nouvelle Ecole de Paris regroupe des artistes aux parcours très différents. Dans son acception la plus large, elle désigne tous les artistes indépendants ayant vécus et travaillés à Paris durant les années entourant la Seconde Guerre mondiale. Les historiens de l’art préfèrent souvent restreindre le terme aux artistes qui se sont revendiqués de cette école et ont popularisé des pratiques non figuratives. La Nouvelle Ecole de Paris regroupe des artistes ayant appartenu à plusieurs courants tels que l’art informel, le tachisme ou l’abstraction lyrique.
O
Obi : Ceinture du kimono.
Oiran : « Premières fleurs » en japonais. Les oiran sont des prostituées servant dans une société très élevée, souvent confondues avec les geisha.
Otsu-e : Image d’Otsu en japonais. A l’origine, ce sont des peintures populaires vendues aux pélerins aux alentours d’Otsu.
Oxyde métallique : Composé chimique constitué d’oxygène et d’un autre élément chimique métallique. Ils sont présents naturellement dans les minerais. Plusieurs oxydes sont utilisés comme pigments naturels : l’oxyde de fer permet d’obtenir du rouge, du marron, du jaune, du bleu ou encore du vert (selon les caractéristiques de la cuisson), l’oxyde de cobalt est utilisé pour obtenir un bleu soutenu, etc.
P
Pain d’encre : Bloc d’encre séchée, il est frotté à une pierre à encre dans de l’eau pour obtenir un matériau liquide.
Les Paramita : Aussi appelée « perfections », elles désignent les vertus qu’il faut cultiver dans le bouddhisme pour atteindre l’Eveil. Elles sont au nombre de six : la Générosité, matérielle et spirituelle ; la Discipline, à savoir pratiquer le bien et éviter le mal ; la Patience, faire abstraction de la négativité d’autrui et endurer les difficultés ; le Courage ; la Concentration ; la Connaissance (prajna) relative à la perception de la vacuité des phénomènes. On peut parfois ajouter quatre autres vertus aux six dernières pour former une liste de dix paramita.
Pierre à encre : pierre sculptée destinée à recevoir de l’eau pour diluer l’encre de Chine.
Porcelaine : Elle aurait été inventée au début du XIVe siècle, dans la région du Jiangxi en Chine. Elle mêle kaolin, une argile pure donc blanche, et pétunsé (baidunze, pierre à porcelaine), qui broyé et mêlé à la terre permet d’en abaisser la température de cuisson autour de 1350°. Par extension on désigne également par porcelaine l’objet fait de cette matière.
Q
Qinghua : Couramment appelée « bleu et blanc », cette technique de décor sur porcelaine a recours au bleu de cobalt. Le pigment, dilué, est posé directement sur la pièce avant cuisson. L’objet reçoit ensuite une couverte transparente et est cuit à 1350°. Cette technique se développe en Chine à partir de la dynastie Yuan.
R
Raigo : Terme japonais qui désigne, dans le bouddhisme amidiste, la descente du Bouddha Amida sur terre pour recueillir l’âme d’un fidèle.
Rakshasi : Féminin de Rakshasa, divinités indiennes au caractère maléfique. Elles sont parfois intégrées au panthéon bouddhique.
Révolution culturelle (1966-76) : nom donné à une vague d’épuration au sein du Parti communiste chinois et de la société chinoise décidée par Mao Zedong. Les institutions culturelles et les écoles sont fermées, les intellectuels, les élites et les artistes sont humiliés, emprisonnés voire massacrés. L’historien Stéphane Courtois estime le nombre de morts à plusieurs millions. Cette période est suivie d’une période d’ouverture où Deng Xiaoping mène des réformes en vue de l’ouverture du pays.
Rônin : un rônin est un ancien samouraï mis au banc de la société japonaise féodale. Cette exclusion peut s’expliquer par différentes raisons : mort du maître, défaite au combat, humiliation, etc. Ce stautt est particulièrement méprisé compte tenu de la forte hiérarchisation qui régissait le pays. Toutefois, certains rônin bénéficient d’un statut quasiment mythique : c’est le cas des 47 rônin qui vengent l’humiliation de leur maître, En’ya Hangan Takasada.
S
Sagemono : Petites boîtes accrochées à l’obi dans lesquelles les japonais transportent leurs petits objets du quotidien. Elles remplacent les poches absentes du kimono japonais.
Sakya ou Sakyapa (ordre) : Ordre monastique du bouddhisme tibétain fondé en 1073 par Khön Könchog Gyalpo et qui domine les autres ordres durant le règne des Mongols en Asie. Il porte le nom du monastère Sakya, le plus important de cet ordre. Le chef de cette école est appelé Sakya Trinzin. Phagpa, précepteur impérial de Kubilai Khan fut le cinquième Sakya Trinzin.
Seigaha-nuri : Technique japonaise de décor, elle consiste à dessiner dans une couche de laque encore poisseuse des motifs de vagues à l’aide d’un peigne. Disparue dans les années 1700, elle est redécouverte au milieu du XIXe siècle par le laqueur Shibata Zeshin.
Shamisen : Instrument traditionnel apparu au XVIe siècle au Japon. Il est dérivé du sanshi chinois. Il s’agit d’un luth à trois cordes, notamment utilisé par les geishas ou pour accompagner le kabuki.
Shanshui : Littéralement « Montagne et Eau » en chinois, ce concept désigne la peinture de paysage traditionnelle dans laquelle la nature incarne, dans une conception taoïste, le souffle Qi du monde. Majestueuse et grandiose, elle s’oppose à la vulnérabilité de l’homme.
Notre article sur Guan Tong, peintre de paysage.
Shingon (école) : Ecole japonaise du bouddhisme ésotérique introduite par le moine Kukai en 806, après un voyage en Chine et son initiation aux enseignements de l’école Zhenyan. Basé au monastère du Jingo-ji, les enseignements du Shingon découle du Bouddha Mahavairocana ou le Grand Vairocana, considéré comme le bouddha suprême.
Stupa : Monument reliquaire bouddhique. En Inde, le premier stupa aurait été édifié sur les restes du Bouddha historique Shakyamuni, mais tous ces monuments ne renferment pas des restes de ce Bouddha. On peut aussi y placer des reliques plus symboliques, comme des textes et images sacrés. En Extrême-Orient, les stupa prennent la forme de pagodes.
Surimono : Estampe japonaise luxueuse faisant office de carte de voeux. Réalisées pour la sphère privée, elles sont à la mode à partir de 1765 et pendant environ un siècle.
Sutra : Recueil des préceptes du bouddhisme concernant le rituel et la vie quotidienne, le plus souvent sous forme d’aphorismes nécessitant un commentaire pour être compris.
Sutra du Lotus : C’est le sutra le plus important du courant Mahayana, très populaire au Tibet, en Chine et au Japon. Il est fréquemment mis en avant par la plupart des grandes écoles bouddhiques. Il révèle un nouvel enseignement du Bouddha destiné à des êtres plus avancés spirituellement, ainsi que trois voies permettant d’atteindre l’Eveil : la voie de l’auditeur (qui aime écouter le Bouddha), la voie du Bouddha solitaire (qui préfère la solitude et la méditation) et la voie du bodhisattva (qui désire éclairer et sauver les êtres).
T
Taotie : Masque zoomorphe constitué de deux yeux, un mufle, des cornes et des oreilles. Il apparaît de façon récurrente et presque systématique sur les vases rituels en bronze dès la fin de la dynastie Shang.
Tendai (école) : Ecole du bouddhisme japonais fondée en 805 par le moine Saichô (767-822) après un voyage en Chine. La doctrine de cette école se basent sur celle de l’école chinoise Tiantai fondée au VIe siècle. Elle met en avant la nature vide des phénomènes, l’enseignement du Sutra du Lotus, la pratique de la méditation.
Terre cuite : Type de céramique fabriqué avec une argile plastique mélangée à de la silice et à un fondant. Elle se caractérise par une matière poreuse, parfois friable, en raison à sa faible température de cuisson (800-900°C) qui ne permet pas une fusion complète des composants. Les glaçures permettent d’assurer l’imperméabilité de ces pièces.
Theravada : Forme la plus ancienne du bouddhisme, la plus répandue aujourd’hui en Asie du sud et du sud-est. Elle est souvent opposée au Mahayana et ainsi désigné sous le terme de Hinayana.
Torii : Au Japon, portique marquant traditionnellement l’entrée d’un sanctuaire shintô. Il permet de signaler au visiter qu’il entre sur le territoire d’une divinité, et qu’il doit donc être purifié.
Tsuba : Garde de sabre japonais en métal, généralement en fer, mais elle peut être faite de différents alliages et porter un décor ajouré, incrusté, émaillé etc.
U
Ukiyo-e : Littéralement « image du monde flottant », c’est un genre japonais de peintures et estampes. Les sujets liés à ce genre sont les beautés féminines, les quartiers de plaisirs ou encore les acteurs de théâtre.
Urushi-e : Technique de peinture à la laque sur des supports de papier ou soie.
V
Vajrayana : « Véhicule de Diamant » ou « Véhicule de Foudre ». Troisième courant du bouddhisme où tous les enseignements sont secrets, accessibles grâce à des techniques spirituelles magiques et puissantes et où l’Éveil arrive subitement.
W
Waka : Type de poème japonais apparu au VIIe siècle. Le waka est composé de trente et une syllabes réparties en cinq vers de 5, 7, 5, 7, 7 respectivement. Ecrit en caractères japonais (hiragana), il fut considéré du Xe au XVe siècle comme le plus prestigieux de la tradition japonaise.
X
Xieyi: Style de peinture chinoise caractérisé par un trait de pinceau très libre et spontané. Voir par exemple notre article sur la peinture de Qi Baishi.
Y
Yamato-e : Style de peinture japonais apparu à l’époque de Heian (794-1185). Il s’oppose à la peinture de style chinois, dite kara-e, revendiquant ainsi une esthétique proprement japonaise.
Yangban : Ce terme coréen désigne une classe aristocratique riche et privilégiée de hauts fonctionnaires, divisée en deux catégories : d’une part les civils, de l’autre les militaires, catégories renvoyant à leur réussite dans l’un ou l’autre des examens nationaux. Néanmoins tout le monde peut tenter de le devenir.
Yimin : « Sujet inemployé ». Dans l’histoire de l’art chinois, ce terme désigne les lettrés qui se retirèrent de la cour à l’avènement de la dynastie Yuan (1279-1368), par fidélité aux Song (960-1279).
Yingcai : Terme chinois désignant la « famille verte », un type de porcelaine émaillée qui acquiert ses lettres de noblesse sous le règne de Kangxi (1662-1723).
Yokai : Désigne esprits, fantômes, démons et autres créatures surnaturelles et bizarreries issues du folklore japonais.
Yûrei : Ce terme japonais désigne un esprit ou un fantôme. L’âme du défunt coninue à hanter les vivants lorsqu’il a laissé sur terre des rancoeurs ou des chagrins.
Yûrei-ga : Peinture de yurei.
Yuzen : Le yuzen est une technique de teinture de tissus de soie qui doit son appellation au peintre d’éventail Miyazaki Yuzen, qui exerce dans la deuxième moitié du XVIe siècle. Les fabricants de kimono décident alors de créer des kosode (kimono à manches courtes) ornés de motifs inspirés de ses éventails. Cette technique consiste en l’application d’une pâte à base de poudre de riz gluant cuit à la vapeur sur les contours du motif. Agissant comme une protection lors de la mise en couleur, l’amidon empêche les couleurs juxtaposées de se mélanger. Ces superpositions de couleurs, de motifs colorés ont un grand succès à Kyōto !
Z
Zhenyan (école) : « Parole réelle ». Ecole du bouddhisme ésotérique Vajrayana née de la traduction en chinois de textes tantriques entre le VII et le VIIIe siècle, grâce au travail conjoint de maîtres indiens et de leurs disciples chinois. Balayée lors de la proscription du bouddhisme de 845, elle renaît sous les dynasties Yuan et Ming. Ses enseignements servent de base à la création de l’école Shingon au Japon.
Zitan : Bois de santal, également appelé bois de fer. Sa dureté et sa résistance au temps en font un matériau particulièrement prisé dans le mobilier en Asie.
Image : Fu Sheng transmettant les classiques, Wang Wei. VIIIe siècle, encre et couleurs sur soie, 25 x 44cm. Osaka, Musée municipal des Beaux-Arts
Tokonoma 