Balade japonisante au Parc Oriental de Maulévrier

C’est l’été, Tokonoma vous emmène en promenade à travers le monde à la découverte de lieux insolites dédiés aux arts asiatiques ! Après notre article sur le musée de l’Orient de Lisbonne et notre city guide de Pékin, aujourd’hui direction Maulévrier en Maine-et-Loire à la découverte du jardin japonais le plus grand d’Europe !

Un peu d’histoire !

Famille Marcel embarcadère Parc oriental
Photographie de la famille Marcel habillés en kimono au bord de l’embarcadère dans le parc oriental

Alors tout de suite je vous vois venir, pourquoi un jardin japonais en plein coeur du Maine-et-Loire? L’histoire commence en 1680 lorsqu’Edouard François Colbert, frère de Colbert, achète la propriété de 29 hectares et y fait construire le Château Colbert. Il faut cependant attendre la fin du XIXe siècle et le rachat de la propriété par la famille Bergère pour que naisse le jardin japonais. Entre 1899 et 1913, le gendre de la famille, Alexandre Marcel, célèbre architecte et japonisant convaincu, crée avec l’aide de son jardinier Alphonse Duveau ce qui est aujourd’hui le parc oriental de Maulévrier !

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La perspective principale du jardin depuis le pont khmer. À droite, l’oiseau Garuda sur le Naga, Pavillon du Cambodge, Exposition universelle de 1900

Alexandre Marcel n’est pas n’importe qui : il est l’architecte de ce qui a été le cinéma la Pagode mais également de plusieurs pavillons pour l’exposition universelle de 1900 — pavillon du Cambodge, de l’Espagne et du Panorama du Tour du Monde ! Il intègre d’ailleurs certains éléments dans le parc de Maulévrier à l’instar du pont khmer, de l’escalier aux lions ou encore du petit temple indien ! D’autres réalisations d’Alexandre Marcel pour le Panorama du Tour du Monde sont encore conservées, dont la tour japonaise achetée par Léopold II, roi des Belges, pour sa propriété de Laeken.

Alexandre Marcel meurt en 1928 et le jardin est progressivement abandonné à partir de 1945. Il est redécouvert dans les années 1980 et classé au titre des sites. Malgré son abandon, tous les éléments architecturaux d’origine ont été conservés et restaurés grâce au travail de recherche de l’association qui gère le jardin.

Un jardin de promenade et de transformations

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Pavillon dit de l’Embarcadère

Élément majeur dans sa redécouverte, le jardin est visité par trois professeurs japonais en 1987 qui l’identifient comme un jardin inspiré de ceux de l’époque Edo en se basant sur différents critères dont le cours d’eau qui traverse le jardin et le fait qu’il soit disposé d’est en ouest. Selon eux, certains éléments dans la disposition du jardin indiquent même qu’un maître japonais aurait participé à son élaboration. Comme quoi, Alexandre Marcel n’a pas fait les choses à moitié !

Le jardin est dit « de promenade et de transformations ». Tout au long de la promenade, le jardin évolue, se transforme illustrant ainsi les étapes de la vie de l’homme, de la naissance à la mort en passant par la sagesse et la maturité. Le cours d’eau principal est d’abord calme puis devient plus agité au contact de rochers — c’est l’adolescence — avant de serpenter dans l’âge adulte pour enfin déboucher sur une étendue calme ; la maturité.

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Vue sur la Pagode depuis l’Embarcadère

La transformation se passe également dans la végétation qui change au fil des saisons. Chaque saison incarne un âge de l’homme : la naissance au printemps, la période de maturité en été, la sagesse en automne et la mort en hiver. En pleine période de maturité, le jardin revêt en été une palette subtile de camaïeux de verts. L’atmosphère japonaise est renforcée par la taille en niwaki des ifs dorés d’Irlande, typique des jardins japonais. Le visiteur est invité à déambuler et à se laisser surprendre par le jardin qui se révèle au fil de la promenade. Des fenêtres comme des tableaux surgissent sous nos yeux pour peu que l’on prenne le temps de les regarder. Ces points de vue, moments phares de la visite, sont matérialisés par les lanternes de pierre installées par Alexandre Marcel.

Les îles du paradis, la colline des méditations, la butte aux azalées… autant de lieux aux noms évocateurs que nous vous laissons le plaisir d’aller découvrir !

À la fin de la visite, le visiteur ressort apaisé de cet endroit hors du temps. Outre le jardin japonais, le parc compte une multitude d’arbres remarquables par leur rareté et leur âge, certains datant des origines du jardin !

Pour en savoir plus :

Toutes les informations pratiques sont à retrouver sur le site du parc oriental de Maulévrier.

Le parc dispose d’un espace de restauration ainsi que d’une serre de bonsai où vous pourrez trouver des plantes exotiques à l’achat.

Le parc propose également des visites de nuit autour de contes japonais.

Image de couverture : Vue sur le lac avec l’arbre dragon et les îles du paradis.

Photographies : Emma Despré

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4 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Stephanie dit :

    JE FOLLOW ET JE LIKE
    très bel article et visite à recommander dans cette belle région angevine
    Allez y sans soucis
    Stéphanie

    J’aime

  2. Isabelle Druelle dit :

    Camille très intéressant comme toujours
    Nous avons pensé à toi aujourd’hui car nous sommes allés voir l’expo : FUKAMI : une plongée dans l’esthétique japonaise
    Très belle expo
    Bonnes vacances
    Bises
    Isa

    Aimé par 1 personne

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