Le takarazuka, voilà l’un des genres théâtraux les plus méconnus du Japon. Né dans la ville de Takarazuka, dans la préfecture de Hyogo, et signifiant « colline au trésor », le takarazuka reste l’élément central du tourisme de la ville bien qu’il soit peu connu hors du Japon. Le théâtre kabuki étant uniquement réservé aux hommes, il fallait bien trouver le pendant féminin, et uniquement féminin, en la forme du takarazuka. Mais avant de mieux connaître cet art de la scène, pourquoi ne pas faire un tour dans la ville de Takarazuka ?
Rapide tour de Takarazuka

Ville du Kansai située à une demi-heure en train d’Osaka, Takarazuka est célèbre pour ses quelques bâtiments construits le long de la rivière Murokawa. Lieu de création de la revue Takarazuka et de son spectacle féminin, la ville possède un grand théâtre qui reste l’un des deux seuls lieux où le takarazuka est joué, le second étant situé à Tôkyô, au théâtre Takarazuka. Les deux autres espaces qui font la renommée de la ville sont l’hippodrome de Hanshin et le Musée Osamu Tezuka, inauguré en 1994 en l’honneur du « père du manga contemporain », créateur d’Astro Boy, de Princesse Saphir et bien d’autres mangas.
Le takarazuka d’hier et d’aujourd’hui
La revue a vu le jour grâce à Ichizou Kobayashi, un entrepreneur et le fondateur de la compagnie de chemin de fer Hankyu mais aussi de la Touhou, la société cinématographique. Cet homme voulait absolument que le terminus du train, à Takarazuka, attire plus de touristes et a donc choisi de créer des spectacles de Music Hall. La première troupe à voir le jour en 1914 comptait 20 membres, des femmes uniquement, ce qui est toujours le cas. Après plusieurs années, le nombre de troupes s’est multiplié. Les trois principales troupes, hana (fleur), tsuki (lune) et yuki (neige) ont très rapidement été accompagnées par hoshi (étoile) et les senka (cours spéciaux). Ces dernières se divisent entre les vétérans et les nouveaux espoirs qui veulent intégrer les membres actifs de Takarazuka. Aujourd’hui quatre-cent-vingt femmes composent l’ensemble de ce théâtre féminin.

Pour pouvoir intégrer la compagnie, les jeunes filles doivent passer un test considéré comme bien plus difficile que celui destiné à intégrer l’université Todai, qui est censé être le plus difficile examen d’admission de tout le Japon. Les rares élues doivent ensuite poursuivre des études à la Takarazuka Music School, située au Grand théâtre de Takarazuka, pendant deux ans avant d’être intégrées ou non à la troupe. Les Takarasiennes (mot provenant du français Parisiennes) sont ensuite divisées entre les Otokoyaku et les Musumeyaku. Les premières jouent les rôles d’hommes beaux et androgynes qui accompagnent le rôle principal féminin. La Top-Star, l’otokoyaku principal, se distingue de ses camarades par la présence d’un grand éventail de plumes placé sur son dos lors du grand final. La musumeyaku la plus importante se tient aux côtés de son homologue masculin, sans aucun élément la mettant en avant.
Ces spectacles musicaux et chorégraphiés, utilisant danses et musiques, ont compté de nombreux succès comme la Rose de Versailles, Le Comte de Monte-Cristo ou Napoléon et bien d’autres encore qui permettent au takarazuka de continuer à alimenter la culture populaire japonaise contemporaine. C’est un art qui mériterait d’être plus connu par delà les frontières.
En savoir plus :
- Article de Kanpai.fr
- Interview de Izuru Amase, actrice de takarazuka
- Site officiel de la revue Takarazuka
Image à la une : Les Quatre fantaisies, Grand théâtre Takarazuka, 1951, Japon, source : Wikimedia Commons
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