Tadao Andō: un espace de recueillement à l’UNESCO

Tadao Ando est de retour sur Tokonoma dans le cadre des journées du patrimoine ! Nous vous présentons à cette occasion une œuvre conçue spécialement pour le siège de l’UNESCO à Paris.

Espace de méditation

Commanditée par l’Unesco pour célébrer son 50ème anniversaire en 1995, son œuvre est érigée sur un terrain de quelques 350 m2. Le visiteur emprunte une rampe qui le mène vers l’entrée du cylindre, de 6 m de haut, qui structure l’espace. Un bassin entourant le cylindre était autrefois rempli d’eau et permettait d’entendre le ruissellement de l’eau en lien avec la logique de méditation. En effet ce bruit permettait de se couper du monde en coupant le brouhaha de la rue. Cet espace cylindrique est dédié à la méditation et au recueillement. A l’intérieur, des chaises rigides obligent les visiteurs à se recentrer sur eux-même s’ils veulent s’asseoir. Le plafond est composé d’une dalle circulaire qui a pour particularité de laisser entrer les rayons de lumière puisqu’elle ne fait pas la totalité du cercle. Les deux portes qui percent les murs en béton n’ont aucun seuil, laissant libre l’accès au vent et à la lumière.

vue du plafond

On retrouve les grandes caractéristiques de son langage architectural : par l’usage d’un matériau unique (le béton avec les traces de coffrage), des formes géométriques simples (cercle, carré, rectangle), l’utilisation de la lumière pour mettre en avant la spiritualité, qu’il associe de manière général à d’autres phénomènes naturels. Comme la pluie et le vent qui suggère dans sa pensée un dialogue entre l’homme et son environnement, par le biais de l’architecture. De plus l’acoustique est excellente, allez tester la capacité de résonance du cylindre en vous mettant au centre !

Une œuvre doublement symbolique

Au-delà de sa symbolique première, elle recouvre un autre sens : l’année 1945 est l’année de création de l’UNESCO certes, mais aussi celle des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki en août. Tadao Ando a utilisé pour le sol et le bassin du granit irradié provenant d’Hiroshima, décontaminé pour son emploi architectural.

Son œuvre fait sens, puisqu’elle est mitoyenne de « L’ange de Nagasaki » qui fut épargné par les bombardements et offerte par la ville en 1976. De plus la « fontaine de la paix » et le jardin japonais d’Isamu Noguchi, créés en 1958 participe à cette symbolique hautement pacifique que vient renforcer l’œuvre de Tadao Ando. L’oeuvre fut financée par de nombreux donateurs japonais, dont les noms sont visibles sur une stèle en remerciement.

Tadao Andō a expliqué la conception du petit espace en ces termes : « Il faut savoir passer outre les différences de race, de religion ou de nationalité pour respecter l’idée et la façon d’être des individus appartenant à des cultures et des sociétés différentes. Avec cet espace exigu, j’ai essayé d’exprimer la cohabitation pacifique sur terre. »

Pour en savoir plus

  • Nussaume, Yann, Tadao Ando, pensées sur l’architecture et le paysage, Paris, Arléa, 2014

crédits photographiques : Léonie Maton

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