Le studio Ghibli est le fruit du travail de nombreuses personnes dont les plus célèbres restent encore aujourd’hui Hayao Miyazaki, dit le dieu vivant de l’animation, et Isao Takahata. Il s’agit d’un des studios d’animation les plus connus au monde, avec un logo reconnaissable entre tous puisqu’il met en avant le personnage de Totoro, le Mickey Mouse japonais ! Construit dans les années 1980 par ces deux grands cinéastes, le studio ne produit que des succès depuis plus de trente ans !
Au cœur du steampunck et de la nature : Hayao Miyazaki

Il est indéniable que le succès actuel du studio et des films revient avant tout au cinéaste Hayao Miyazaki, dont la patte artistique a bercé de nombreux enfants et continue de faire rêver. Ayant commencé chez la Toei, le studio japonais derrière Dragon ball, il développe très vite son art, et, avec l’aide de son collègue Isao Takahata, continue de progresser dans le monde de l’animation.
L’un des films ayant permis la mise en marche du « studio Ghibli » a été Nausicäa de la vallée du vent. Véritable ode à la nature et au respect de cette dernière, ce film met en avant les quelques règles qui régiront l’ensemble de sa filmographie par la suite. Cela fait de Miyazaki père un authentique auteur.
Le tout premier film signé Ghibli est Le château dans le ciel, sorti en 1986 au Japon. Il a fallut attendre 17 ans pour le voir arriver en France ! Il raconte les mésaventures de Shiita et de son ami Pazu, qui doivent rejoindre l’île légendaire de Laputa. Un pur hommage aux Voyages de Gulliver ! Ce film met l’accent sur l’importance des personnages féminins et des enfants, qui réapparaissent dans toutes les productions de Miyazaki père. Tout comme dans Nausicäa, la nature prend une grande place dans ce récit, des plans entiers du film étant laissés au ciel et aux plaines traversés au cours de l’aventure. Le monde de l’aviation si cher à Hayao est ici directement mis en avant par le voyage en dirigeable et le style steampunck du château volant.
Cette uchronie se retrouve aussi dans Nausicäa, mais encore et surtout dans l’un des plus grands succès du studio, Le château ambulant. Mais avant de rencontrer la magie de Haru et de Mamie Sophie, Hayao Miyazaki a fait rêver les enfants avec son personnage emblématique, Totoro. Mon voisin Totoro, sorti au Japon en 1988, met en avant deux héroïnes des plus attachantes. Arrivées à la campagne avec la promotion de leur père, les jeunes filles vont pouvoir s’évader lorsqu’une mystérieuse créature fait son apparition dans leur vie. C’est l’un des films parmi les plus enfantins et émouvant du réalisateur. Comme beaucoup de protagonistes, Satsuki est ici la jeune fille devant « passer à l’âge adulte », l’un des thèmes les plus récurrents de la filmographie du réalisateur. Ecologie, rêve et enfant-adulte, voici ce qui constitue l’art d’Hayao Miyazaki.
Quand le conte côtoie la vie quotidienne : Goro Miyazaki

Le talent et la maîtrise du paternel doivent forcément se retrouver chez Goro Miyazaki, non ?! Pas forcément. En effet, le jeune cinéaste n’a pas toujours travaillé dans l’animation. Jeune, il ne se destine absolument pas à suivre les traces de son père. Il étudie en effet les sciences de l’agriculture et de la forêt, et se destine alors à être paysagiste ou architecte. Puis, il se rapproche des studios quand il conçoit le musée Ghibli dont il devient le directeur général en 2001.
Toshio Suzuki, le producteur en chef du studio, contacte Goro pour qu’il fasse le story-board des Contes de Terremer. Il voit en lui un potentiel héritier à Hayao. Miyazaki père n’est absolument pas du même avis ! Les deux se disputent souvent lors de la conception du projet. Toutefois, Toshio a le dernier mot et Goro peut enfin commencer la réalisation du film. Son amour pour les paysages se retrouve entièrement dans son film : chaque aplat de couleur vient donner vie à la série de romans d’Ursula le Guin. C’est cependant un échec : la beauté de ce long-métrage n’a pas su être à la hauteur des espérances des spectateurs. Pire ! L’autrice ne reconnaît pas son oeuvre dans ce film… C’est une véritable douche froide pour le jeune réalisateur. Était-ce trop dur pour lui de suivre les pas de son père ? Pouvait-il insuffler de sa personne dans un autre film ? Ces questions n’ont pas trouvé de réponse pendant quelques années. Pourtant, il est indéniable que les paysages bucoliques des Contes de Terremer font écho au travail de son père, mais aussi à ses études, et donc à sa propre expérience de paysagiste.
Son second film prend pourtant un tout autre chemin. S’éloignant totalement du fantastique, La Colline aux coquelicots est l’adaptation d’un shojo manga. L’histoire prend place peu de temps avant les jeux olympiques de Tokyo de 1964. L’héroïne, Umi, fait la connaissance d’un camarade de classe, Shun Kazama ; tous deux tombent peu à peu amoureux. Pourtant, un secret va très vite se dresser dans cette idylle… Goro nous transporte cette fois-ci dans son propre univers, alliant à la fois le rêve et la réalité. Il confirme alors aux yeux du monde et à son propre paternel qu’il est un véritable cinéaste, ayant son propre style.

Un bel avenir se profile pour la suite du studio Ghibli avec Goro, le nouveau venu Hiromasa Yonebayashi et les futurs films de Hayao. Pourtant, Ghibli c’est aussi Isao Takahata, ainsi que d’autres noms moins connus comme Yoshifumi Kondo, qu’il serait intéressant de mettre en avant bientôt !
Image à la une : Le monde merveilleux d’Hayao Miyazaki, image de macnier / Flickr.
Pour en savoir plus :
- La fiche Allociné sur Hayao Miyazaki
- La fiche Allociné sur Goro Miyazaki
- Le blog Studio Ghibli France
- L’article de Kanpai.fr sur Goro Miyazaki