Le cinéma de Hayao Miyazaki : au début de sa carrière

Hayao_Miyazaki
Hayao Miyazaki, photo prise par Thomas Schulz lors du Festival du Film de Venise, 2008, Wikimedia Commons

Le célèbre réalisateur de films d’animation, Hayao Miyazaki, est né le 5 janvier 1941 à Tokyo. Son enfance est, comme celle de ses frères Arata, Yutaka et Shiro, marquée par une empreinte indélébile, celle de la Seconde Guerre Mondiale, qui inspirera d’ailleurs certains de ses films.

Un autre élément qui nourrit son oeuvre est l’aviation. Fils de Katsuji Miyazaki, président de Miyazaki Airplane, son amour des avions, de la mécanique et des voitures se répercute naturellement sur sa filmographie. La guerre faisant rage à Tokyo, sa famille doit fuir la ville pour se réfugier à Utsunomiya, à une dizaine de kilomètres au nord de la capitale.

Après six années mouvementées loin de la capitale, la famille Miyazaki retourne à Tokyo où Hayao poursuit sa scolarité. Il s’intéresse très tôt aux manga, et copie notamment ceux d’Osamu Tezuka, ce qui fait naître sa passion pour le dessin. Mais c’est en 1958 que tout bascule. En effet, c’est après avoir vu pour la première fois Le Serpent Blanc, le tout premier film d’animation japonais en couleur, que Miyazaki a une révélation : il a 17 ans, et il sait qu’il sera plus tard animateur. Mais avant de pouvoir accéder à son rêve, il doit terminer ses études à l’université Gakushuin où il rédige un mémoire sur l’industrie japonaise, tout en continuant à s’intéresser à la littérature enfantine.

L’avant Ghibli : une carrière prometteuse chez la Toei

Hayao Miyazaki travaille tout d’abord comme intervalliste chez la Toei. Perfectionniste et très impliqué dans ce qu’il fait, il va en seulement trois ans monter en grade. Son caractère va aussi le conduire à être directeur du syndicat des travailleurs où il va rencontrer Isao Takahata, co-fondateur du futur studio Ghibli, ainsi que sa future femme, Akemi Ota, une animatrice. Il va ainsi participer à une dizaine de projets au sein de la Toei comme Les Voyages de Gulliver dans l’espace (1965) ou encore la série Ken, l’enfant-loup (1963) qui concurrence alors Astro, le petit robot d’Osamu Tezuka !

Bien qu’étant un échec commercial, le premier film de la patte de Miyazaki est Horus, Prince du Soleil (1967) qu’il réalise aux côtés d’Isao Takahata et de Yasuo Ostuka. Il a également travaillé sur deux projets aux côtés de sa femme : Le Chat Botté et Le Vaisseau fantôme volant (1969). Il va petit à petit se tourner vers le manga avec son premier titre Le Peuple du désert. En 1970, alors qu’il vient de produire la série Sally la petite sorcière, Miyazaki décide de partir de la Toei. Avant de poursuivre sa carrière avec Isao Takahata chez A-Pro, il produit un épisode des Moomins pour Mushi Productions.

Son style caractéristique commence alors peu à peu à émerger. Ses protagonistes sont pour la plupart des enfants. Garçons comme filles, ils vivent milles et une aventures qui leur permettent de grandir humainement. Caricaturaux, les visages restent très arrondis et permettent ainsi de montrer les différentes émotions. Ainsi la forme des yeux, ronds et grands, continue à se retrouver sur plusieurs autres héroïnes comme Heidi (Heidi), Sally (Sally la petite sorcière), Kie (Kie la petite peste) et d’autres plus récentes comme Chihiro (Le Voyage de Chihiro). Les jeunes garçons varient, passant d’un aspect androgyne à un style plus masculin et marqué, et vont souvent servir d’aide et parfois de potentiel amoureux pour le personnage féminin. Ainsi le Pierre de Heidi pourrait être une sorte de Pazu (Le Château dans le ciel) avant l’heure. Son amour des paysages verdoyants et de la nature imposante qui caractérise des titres comme Nausicaä de la vallée du vent ou Le Château ambulant se retrouvent déjà dans des projets comme Heidi. Son amour de la mécanique ne se retrouvera que plus tard, dans des projets futurs et grandioses en lien avec le studio Ghibli.

Avant d’être le réalisateur de génie, le dieu vivant de l’animation japonaise, Hayao Miyazaki a réussi à se démarquer de ses pairs chez la Toei. C’est au sein de cette société qu’il a pu faire la rencontre de nombreuses personnes qui vont l’accompagner durant la suite de sa carrière. Mais le véritable tournant dans sa vie de cinéaste va commencer dès 1971. Il sera au sommet de son art une fois que les studios Ghibli verront le jours et nous émerveillera avec de nombreux films allant du Château dans la ciel au Vent se lève

En savoir plus :

Image à la Une : Hayao Miyazaki lors de la Comic-Con de San Diego, photo prise par Natasha Baucas, 2009, Wikimedia Commons

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s