Après vous avoir fait découvrir mes endroits favoris de Shanghai il y a quelques mois, je vous emmène aujourd’hui au coeur d’un Tôkyô culturel, traditionnel et authentique ! Oubliez l’effervescence du quartier de Shibuya et le bruit des salles d’arcade d’Akihabara, direction le calme des temples shintô et le charme du quartier de Yanaka ! Dépaysement garanti !

Quand Tôkyô s’appelait encore Edo
Premier arrêt et passage incontournable : le Palais Impérial, appelé Kōkyo, situé au coeur de Tôkyô. Depuis la restauration de l’ère Meiji en 1868, et le transfert de l’empereur depuis Kyôto, il est la résidence impériale, aujourd’hui y réside encore l’empereur Akihito (r. 1990 – 2019). Il est construit sur l’emplacement de l’ancien château d’Edo des Shogun Tokugawa (1603-1867), détruit par un incendie en 1873. Il ne reste de ce château que les douves, quelques fortifications et surtout la tour Fujimi-yagura, littéralement « tour d’observation du mont Fuji », s’élevant sur un rempart de 15m de haut.

Se perdre dans le quartier Yanaka
Un peu à l’écart du centre de Tôkyô, le quartier de Yanaka-Ginza est réputé représenter un quartier ancien et typique, datant d’avant les constructions modernes. Yanaka, avec les quartiers Nezu et Sendagi, est situé dans le district de Shitamachi, signifiant littéralement Vieux Tôkyô.
En dehors des sentiers touristiques et miraculeusement préservé des guerres et des tremblements de terre, ce quartier est un véritable coup de coeur ! Ses nombreuses devantures en bois et sa multitude de ruelles valent le coup d’oeil. On y trouve des petits temples calmes, des boutiques au charme désuet et pleins de chats !
Se cultiver dans les nombreux musées

Tôkyô est une ville à la vie culturelle riche. Parmi les nombreux musées que comptent la ville, le Musée Idemitsu, le Musée Nezu et le Musée National de Tôkyô sont trois visites indispensables à tout amateur d’art asiatique.
Fondé par Sazo Idemitsu , le musée Idemistu est réputé pour son exceptionnelle collection de céramique et de peinture. Il peut même se targuer de posséder deux oeuvres reconnues « Trésor National ». La collection n’est visible que lors d’expositions temporaires. Le petit plus de ce musée est certainement son salon de thé gratuit avec sa vue imprenable sur les jardins impériaux.
Tout comme le musée Idemistu, le musée Nezu est l’oeuvre de Nezu Kaichirō (1860-1940), collectionneur privé d’art chinois et japonais. Ce musée vaut le détour pour sa très belle collection, visible seulement lors d’expositions temporaires, mais également pour son agréable jardin abrité à l’arrière du musée.

Situé au coeur du Parc d’Ueno, le Musée National de Tokyo expose les chefs-d’oeuvre de l’art japonais et asiatique au sein de quatre bâtiments. Construit en 1938, le Hôkan, littéralement Galerie du Japon, retrace l’histoire de l’art japonais à travers des pièces d’une rare qualité. Une mention spéciale pour la salle des Trésors Nationaux qui accueille chaque mois un Trésor National rarement exposé. Au mois de février, le visiteur avait la chance de pouvoir contempler une oeuvre majeure de la peinture bouddhique de l’époque Kamakura : Amida descendant sur la Montagne.

Se ressourcer dans les nombreux temples
Outre les célèbres Meiji-jingu et Senso-ji, la ville de Tôkyô est riche en petits temples et autres sanctuaires rappelant l’importance des deux religions principales du Japon : le Shintô et le Bouddhisme. De nombreux temples shintô sont construits dans des lieux naturels, territoires de Kami, et dont l’entrée est marqué par un Torii, afin de leur rendre un culte et de s’attirer leurs faveurs.

D’ailleurs connaissez-vous la différence entre temple et sanctuaire? On appelle sanctuaire les lieux de culte shintô et temple les lieux de culte bouddhistes !
Pour découvrir les nombreux temples et sanctuaires qu’abrite la capitale nipponne, il suffit de quitter les sentiers touristiques ! Parmi les deux quartiers que nous vous conseillons d’explorer, citons le quartier de Yanaka et le parc Inokashira-koen. Situé en banlieue de Tôkyô, ce dernier accueille sur l’îlot central de son lac un adorable temple dédié à la déesse Benzaiten, divinité des arts et de l’amour souvent associée à la mer et aux îles – d’où sa présence ici.

Admirer la nature et les cerisiers en fleur
Tôkyô compte de nombreux jardins où il fait bon se balader et qui sont un prétexte pour découvrir l’art du jardin japonais. A la différence du jardin traditionnel chinois, le jardin japonais entretient une relation forte avec la religion. Il est à l’origine un lieu privilégié pour entrer en contact avec les divinités. Il existe trois types de jardins japonais: Tsukiyama, karesansui – jardin sec – et chaniwa – jardin entourant les maisons de thé. Le type Tsukiyama reproduit des vues de paysages dans l’espace clôt du jardin. Pour cela, le paysagiste joue sur le trompe-l’oeil et les effets de grandeur. Les lacs et les rivières sont représentés par les points d’eau et les montagnes par des rochers. Le tout cherche à recréer la grandeur et la quiétude de la nature.

Nous vous conseillons la visite du Shinjuku Gyoen, jardin impérial national, célèbre pour ses quelques 1500 cerisiers qui fleurissent au printemps, ou encore du Rikugi-en, considéré comme l’un des plus beaux de Tôkyô.
D’ailleurs, si vous souhaitez découvrir les jardins nippons mais n’avez pas la possibilité de vous rendre au Japon, nous vous conseillons la visite du Parc Oriental de Maulévrier en Maine-et-Loire auquel nous avons consacré un article.
Et voilà notre tour est terminé ! On espère que cette promenade à la découverte d’un Tôkyô plus calme et authentique vous a plu !
En savoir plus:
- Sur la religion Shintô et la religion bouddhique, nous vous invitons à consulter notre série sur les religions en Asie.
Photo de couverture : Vue sur Shinjuku-gyoen.
Crédits photo : Camille Despré
Bravo Camille pour cette belle visite qui donne vraiment envie d’aller à Tokyo ou tout simplement à maulevrier
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