Immersion dans l’art de l’époque Meiji

Meiji, Splendeurs du Japon impérial (1868-1912) est la nouvelle exposition présentée au musée Guimet. Celle-ci nous donne à voir, à travers un large panel de chefs-d’oeuvre, divers aspects de la production artistique du Japon de cette époque. De nombreux cloisonnés, laques, photographies ou encore céramiques ponctuent le parcours nous immergeant dans la contemplation d’oeuvres somptueuses. Tokonoma vous guide à travers les salles !

 

Qu’est-ce que l’ère dite Meiji ?

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Watanabe Tadahisa (actif entre 1890 et 1910), Leurs majestés impériales et leurs altesses impériales, 1900, Lithographie en couleur sur papier, British Museum. Photo : Camille Bertrand

Dans un premier temps, l’exposition propose aux visiteurs une remise en contexte historique afin de comprendre les enjeux majeurs de cette période. La date de 1868 est officiellement retenue comme étant celle du début de cette riche époque, car elle marque l’ouverture du pays au monde extérieur. Face à la force industrielle des grandes puissances dominant alors le monde, le Japon réalise – avec la pression des puissances occidentales – l’enjeu que représente sa propre modernisation à l’échelle internationale ! Il engage alors différentes politiques d’industrialisation, de militarisation du pays et de construction d’un empire en exacerbant le nationalisme… A travers les expositions universelles, véritables vitrines, il peut également exposer sa maîtrise artistique et industrielle !

 

Aux sources de l’art japonais : nouveau regard sur ses traditions

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Seizaburô Gotô, Plat à décor de samouraï, vers 1880, Emaux cloisonnés, cuivre, laiton, d : 30,5 cm, Victoria & Albert Museum, inv. 237-1881, Londres. Photo : Camille Bertrand.

Si le Japon se tourne vers une volonté de modernisation au détriment de sa tradition, ce n’est pas pour autant que celle-ci est mise au placard ! Au contraire, elle nourrit les thèmes, se déployant sur ses productions artistiques. Ainsi un univers de courtisanes, de samouraïs, de subtiles références littéraires est mis en valeur et c’est ce que l’on (re)découvre dans cette exposition. Le bouddhisme, mais aussi le monde des yokai – fantômes et démons du folklore japonais – nourrissent les artistes et font vivre un univers s’effaçant progressivement dans la course à la modernité.
Cette période marque également un tournant important dans l’histoire des arts du Japon. L’exposition nous donne à voir les impressionnants savoirs-faire qu’ont su développer les artistes japonais à travers la laque, la céramique, les cloisonnés, dont on peut voir de fabuleux exemples tout au long du parcours !

 

Réaffirmation d’un art japonais

La présence occidentale, s’immisçant jusque dans les arts, participe également à repositionner les artistes en faveur d’un art japonais. En peinture cela se manifeste à travers le nihonga (peinture japonaise), en opposition au yoga (peinture occidentale), mettant à l’honneur des thèmes et des techniques propre à la tradition japonaise. De plus, un mouvement de collectionnisme et d’historisation des arts japonais porte les intellectuels à construire leur propre histoire artistique.

 

 

Lorsque l’on aborde les dernières cimaises, il a été choisi de présenter les fortes inspirations japonaises qui ont marquées les arts occidentaux de cette fin du XIXème siècle. Les liens entre artistes et créateurs au Japon et en Europe sont également évoqués par des rapprochements entre œuvres japonaises et occidentales du début du XXIe siècle, que la présentation vous propose de reconnaître sans regarder les réponses !

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Album d’estampes et vase japonais ayant appartenu à Van Gogh, 19e siècle, Musée Guimet et Musée d’Orsay. Photo : Camille Bertrand.

De par ses dernières salles, l’exposition initie une réflexion autour de l’idée de la création de son propre « japonisme ». En effet, c’est à cette même époque que les très célèbres ukiyo-e – estampes – d’Hokusai ou bien les splendides céramiques zen arrivent en Europe et bouleversent la vision européenne de l’art japonais. C’est la création de tout le mouvement  artistique japonisant qui hypnotise l’Europe de l’époque.
En s’inscrivant dans la célébration du 160ème anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et la France, ainsi que le 150ème anniversaire du début de l’ère Meiji avec l’évènement Japonismes 2018, le musée Guimet réussit avec brio à rendre accessible cette période méconnue du grand public !

 

Pour en savoir plus :

Le catalogue d’exposition :

  • Meiji, Splendeurs du Japon impérial (1868-1912), Paris, Editions Liénart, 2018.

L’exposition se tient du 17 octobre 2018 au 14 janvier 2019 au musée des arts asiatiques – Guimet. Le site du musée, ici.

 

Camille Bertrand & Manon Sarda (photographies des deux auteurs).

 

Image de couverture : Ando Jubei (1876-1953) (Attribué à), Vue du mont Fuji, vers 1900-1910, émaux peints sur métal, Collection Khalili, E64, Londres. Photo : Camille Bertrand.

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