Envie de fuir la chaleur parisienne? De s’évader un week-end hors de la ville? Et pourquoi ne pas aller à Chaumont-sur-Loire à deux heures de Paris? Chaque été se tient dans le château et son domaine un festival international mêlant jardins et installations d’œuvres contemporaines ! Tokonoma vous propose un parcours dédié aux artistes asiatiques !

Notre visite commence dans le château où cohabitent œuvres contemporaines et vestiges de ses illustres propriétaires. Fondé aux environs de l’an Mil, le château de Chaumont appartient tour à tour à Catherine de Médicis, puis Diane de Poitiers avant de servir de lieu d’exil à Madame de Staël en 1810 et d’être racheté en 1875 par la famille Say (des raffineries de sucre Say). Jusqu’en 1938, c’est le dernier âge d’or du château. La propriétaire, la princesse de Broglie, y reçoit de célèbres invités tels Edouard VII d’Angleterre, le maharaja de Kapurthala ou encore Sarah Bernhardt.
Depuis dix ans, le domaine invite chaque saison des artistes contemporains de renommée mondiale à investir les lieux. Une fois installées, la plupart des œuvres sont conservées sur place, enrichissant ainsi la collection du domaine. Deux œuvres d’artistes asiatiques sont venues agrandir la collection cette saison.

Dans la Grange aux Abeilles, le visiteur découvre une œuvre monumentale de Tanabe Chikuunsai IV. L’artiste japonais travaille le bambou tressé de manière traditionnelle en de gigantesques sculptures investissant tout l’espace d’exposition. Réalisées sur place, elles sont une manière de traduire le lien entre l’Homme, la Nature et son Histoire. Son travail a fait l’objet d’une exposition au musée Guimet à Paris en 2016. Un peu plus loin, dans l’Asinerie, on est saisi par la délicatesse de l’œuvre du vietnamien Duy Anh Nhan Duc. Composée d’une multitude de pissenlits suspendus au plafond, l’installation nous propose une réflexion sur la fragilité de l’instant et le caractère éphémère de la vie. L’artiste explique avoir choisi le pissenlit, symbole de liberté et souvenir d’enfance, pour son fort pouvoir de réminiscence sur chacun de nous.

Dirigeons-nous maintenant dans les prés du Goualoup pour le festival international des jardins ! L’Asie est mise à l’honneur avec pas moins de cinq jardins pérennes qui lui sont consacrés ! Dans son jardin baptisé Carré et rond, le paysagiste et architecte Yu Kongjiang joue avec les codes des jardins chinois traditionnels. Reflet des éléments naturels, le rond et le carré sont associés en Chine au ciel et à la terre. Se balader le long du bandeau de bois, entre les roseaux rouges, est une manière d’arpenter le monde. Un peu plus loin, le visiteur est étonné par le Jardin des nuées qui s’attardent de Wang Shu. Récompensé du prix Pritzker en 2012, Wang Shu propose un jardin évolutif : le bassin en forme de poisson est surmonté d’une armature de bois progressivement recouverte par le chèvrefeuille. Le titre du jardin fait référence à un poème sur l’amitié de Taiyuan Ming (365-427). En continuant notre déambulation, on découvre le jardin coréen réalisé par les équipes du domaine de Chaumont. Dans un bassin carré (et oui encore !) virevoltent des fleurs de lotus. Un spectacle que nous sommes invités à contempler dans le calme du jardin clos.

Outre les jardins, quelques œuvres contemporaines s’intègrent dans le paysage à l’instar de l’installation poétique de Fujiko Nakaya. Baptisée Cloud installation #07240 standing cloud, l’artiste cherche à matérialiser l’intérieur d’un nuage et la multitude de gouttelettes qui le compose.
Le Domaine de Chaumont-sur-Loire offre un cadre idéal pour une journée au grand air, entre jardins fleuris, art contemporain et paysages de Loire. D’autres œuvres se cachent dans le parc historique du château dont trois cabanes de Tadashi Kawamata. À vous de les trouver ! Un conseil, levez la tête et ouvrez les yeux !
Pour aller plus loin :
Le festival des jardins et la saison d’art contemporain se déroulent au Domaine de Chaumont-sur-Loire jusqu’au 4 novembre 2018.
Image de couverture : Vue des lotus et nénuphars du jardin chinois
Photographies : Camille Despré
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