Vous l’attendiez avec impatience, voici enfin notre article sur le bouddhisme ! Laissez-vous conter la vie du Buddha historique, Siddhârta Gautama !
Un prince indien
C’est au VIe ou au Ve siècle avant notre ère à Lumbini (actuel Népal) que le clan des Shakya assiste à une naissance un peu particulière. Enceinte, la reine Maya avait reçu des dieux une vision dans laquelle un éléphant à six défenses la pénétrait en son flanc. De ce songe miraculeux, Maya, debout sous un arbre, enfante un fils. Celui-ci, sorti par son flanc, se lève immédiatement et prend « possession de l’univers » en faisant un pas vers chacun des points cardinaux. Le futur Buddha est né. Les sages du palais reconnaissent sur l’enfant les lakshana, marques du grand homme. On retrouve beaucoup de ces particularités physiques dans l’iconographie du Buddha, à commencer par la touffe de poils au milieu du front (l’urna en sanskrit) et la protubérance crânienne, souvent représentée comme un chignon (l’ushnisha). Au nombre de trente-deux, elles laissent présager aux devins que celui auquel on donne le prénom de Siddhârta (qui signifie « but atteint ») deviendra un grand souverain ou un grand homme de foi. Face à cette annonce, le roi choisit de préserver son fils du monde extérieur et de ses malheurs afin d’éviter qu’il ne se tourne vers la religion. Aussi Siddhârta vit-il les vingt-neuf premières années de sa vie au palais où il prend femme et a des enfants.

Le temps de l’ascèse
Le prince parvient néanmoins à quitter quatre fois le palais : Il rencontre successivement un vieillard, un malade, un convoi funèbre et un renonçant, homme qui se voue à la spiritualité et à la compréhension de soi pour échapper à la douleur. Lors de cette quatrième rencontre, il prend la décision de renoncer à son existence de fastes pour emprunter le chemin de l’ascèse : il quitte le palais, de nuit sur un cheval, aidé par des divinités qui en étouffent le bruit des pas. Siddhârta se retire dans la montagne avec cinq compagnons d’ascèse. Il réalise cependant au bout de six ans que cette abstinence l’affaiblit et ne lui permet pas d’accéder à une plus grande compréhension du monde. Aussi quitte-t-il son ascèse et la montagne pour suivre une voie de méditation plus personnelle.
Le moment de l’éveil
Le même jour, l’homme s’assoit à l’ombre d’un pipal à Bodh Gaya (dans l’actuel Etat du Bihar) et fait le vœu de ne pas quitter cette place avant d’avoir atteint la vérité. La tradition rapporte que, face à cette détermination, le démon de la mort Mara tente de le détourner de sa méditation en lançant contre lui des démons et des séductrices, mais en vain : à l’aube Siddhârta devient Buddha, « l’éveillé ». Sa compréhension nouvelle de la nature permet au Buddha de « mettre en mouvement la roue de la loi » en donnant la possibilité à l’humanité d’accéder à son savoir. C’est dans le parc aux gazelles de Sarnath (Bihar) qu’il prononce son premier sermon.

La « grande et totale extinction »
Le Buddha s’éteint à quatre-vingts ans dans l’Etat de l’Uttar Pradesh, à Kushinagar. Il ne meurt pas mais atteint le Nirvana, état ultime de l’éveil qui lui permet de quitter le cycle des réincarnations. Cet événement dispose également de codes iconographiques très précis : le Buddha est figuré couché sur le côté droit, avec une main sous la tête selon le geste traditionnel du sommeil. Il est parfois entouré de personnages éplorés en tenue monastique, ses disciples (appelés arhat) et de boddhisattvas, personnages sacrés qui choisissent de retarder leur accès à l’éveil pour aider les autres êtres à s’éveiller eux aussi. Ces derniers sont reconnaissables à leurs parures et leur tenue princière.

Celui que l’on nomme le Buddha historique – par opposition aux nombreux Buddha du passé et du futur – s’éteint en laissant de nombreux disciples. Après son départ, ces derniers expriment des divergences d’opinions qui donnent naissance à de très nombreux courants bouddhiques. Quatre conciles tenteront sans succès d’arriver à un consensus sur les textes essentiels du bouddhisme. Introduit en Chine au Ier siècle, en Corée au IVe siècle et au Japon au Ve siècle, le bouddhisme donnera naissance à des courants religieux propres à l’Extrême-Orient.
Pour aller plus loin :
Dennis Gira, Comprendre le bouddhisme, 1998
Herman Hesse, Siddhârta, 1922
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