Aujourd’hui, sortons des musées pour aller flâner dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, et arrêtons nous devant la vitrine de la Galerie Jacques Barrère, située au 36 de la rue Mazarine, juste derrière la coupole de l’Institut de France.
Nous nous intéressons parfois trop peu à l’histoire des galeries pour nous concentrer sur celle des musées ; il me semble toutefois que celle-ci mérite d’être évoquée. Sachez tout d’abord que la Galerie Jacques Barrère n’est pas apparue ex nihilo en 1969 – eh non. Bien que le divin soit au cœur des objets qu’elle recèle, il n’est pas directement intervenu dans sa création.

Avant d’ouvrir sa galerie – qui avait peut-être davantage des airs de boutique d’antiquaire à sa naissance -, Jacques Barrère n’avait a priori rien de la référence qu’il est devenu, et qu’incarne aujourd’hui son fils, Antoine, président de la galerie à son tour. Avant 1969, cet autodidacte a effectivement fait ses classes aux Puces de Saint-Ouen, est devenu expert à la Chambre Nationale des Antiquaires, avant enfin d’ouvrir sa propre galerie, qui jusqu’à présent ne cesse de progresser et se place au cœur du marché international d’antiquités extrême-orientales. Ceci au point que la galerie a, très récemment, vendu une sublime tête de Bouddha chinoise en marbre, datant de l’époque des Qi du Nord (550-577) au Louvre Abu Dhabi.

Située au cœur d’un quartier regorgeant de galeries d’art et autres antiquaires, elle a su se démarquer par un choix d’objets minutieux et une grande exigence. Les œuvres ne doivent pas seulement être belles, mais porter une réelle sensibilité, une histoire. Cette éthique a été transmise du père au fils dans cette entreprise familiale, de même que la passion pour l’art, mettant donc les objets au premier plan – une qualité que l’on pourrait reprocher aux galeries de ne pas posséder en comparaison des musées, mais en fait, si !
Ce sont d’ailleurs les objets qui nous intéressent aussi. La Galerie Jacques Barrère est spécialisée en art d’Extrême-Orient, on l’aura compris, mais plus particulièrement en sculpture bouddhique de Chine et du Gandhara. C’est donc principalement un art religieux qu’elle présente, qui se démarque des objets d’art plutôt décoratifs – bien qu’elle se diversifie et en propose également une sélection.
Ce choix de présenter des sculptures religieuses prend sa source dans la philosophie humaniste qui habite le fondateur de la galerie. Ainsi, un acheteur ne tombe pas uniquement sous le charme de la beauté d’une œuvre, mais aussi de son essence. C’est donc un lien plus complexe que seulement matériel que l’on cherche à faire naître entre la pierre et l’homme, comme potentiellement provoquer un Eveil soudain en chacun.

Les sculptures, parfois monumentales, prennent place dans le vaste espace de la galerie. C’est une sélection relativement réduite qui est présentée, toujours dans le souci de mettre l’œuvre en valeur, physiquement cette fois-ci.
Si d’aventure vous décidez d’y jeter un œil, c’est dans un environnement épuré peuplé de quelques beautés que les gardiens de la Loi bouddhique vous laisseront admirer ces œuvres !
Y aller : Galerie Jacques Barrère, 36 rue Mazarine, 75006 Paris
En savoir plus : le site de la galerie
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